Bilan 2001 des changements climatiques :
Rapport de synthèse
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Question 9

Quelles sont les conclusions les plus robustes et les incertitudes clés en ce qui concerne l’attribution des changements climatiques et les projections des modèles à propos:

  • des futures émissions de gaz à effet de serre et d’aérosols?
  • des futures concentrations de gaz à effet de serre et d’aérosols?
  • des futurs changements climatiques régionaux et mondiaux?
  • des incidences régionales et mondiales des changements climatiques?
  • des coûts et bénéfices des options d’atténuation et d’adaptation?
   

Dans le présent rapport, on entend par une conclusion robuste en matière de changements climatiques un résultat qui reste valable avec diverses approches, méthodes, modèles et hypothèses, et sur lequel les incertitudes seront relativement sans effet. Dans ce contexte, on entend par incertitudes clés des incertitudes qui, si elles sont réduites, peuvent donner lieu à de nouvelles conclusions robustes à propos des questions du présent rapport. Dans les exemples du Tableau RID–3, un grand nombre des conclusions robustes concernent l’existence d’une réponse du climat aux activités humaines et la forme cette réponse. De nombreuses incertitudes clés concernent la quantification de l’ampleur et/ou de l’échelle temporelle de la réponse. Le tableau présente une attribution des changements climatiques, et analyse les questions illustrées à la Figure RID–1. La Figure RID–10 illustre certaines des principales conclusions robustes sur les changements climatiques. Le Tableau RID–3 fournit des exemples et n’est pas une liste exhaustive.

Des progrès significatifs ont été faits dans le TRE dans plusieurs domaines de connaissances nécessaires à la compréhension des changements climatiques et de la réponse humaine à ces changements. Mais d’autres recherches devront être menées dans de nombreux domaines importants, en particulier:

  • La détection et l’attribution des changements climatiques;
  • La compréhension et la prévision des changements climatiques régionaux et des extrêmes climatiques;
  • La quantification des incidences des changements climatiques à l’échelle mondiale, régionale et locale;
  • L’analyse des mesures d’adaptation et d’atténuation;
  • L’intégration de tous les aspects du problème des changements climatiques dans des stratégies de développement durable;
  • Des études complètes et intégrées contribuant à préciser la définition «d’une perturbation anthropique dangereuse du système climatique».
Tableau RID–3 Conclusions robustes et incertitudes clés.a
Conclusions robustes   Incertitudes clés

Les observations mettent en évidence un réchauffement de la surface de la terre. A l’échelle mondiale, les années 1990 sont très probablement la décennie la plus chaude du relevé instrumental (Figure SPM-10b). [Q9.8]

Concentrations atmosphériques des principaux gaz à effet de serre anthropiques. (CO2(Figure SPM-10a), CH4, N2O, et O3 troposphérique) ont augmenté sensiblement depuis 1750. [Q9.10]

Certains gaz à effet de serre ont une longue durée de vie (CO2, N2O et PFC, par exemple). [Q9.10]

La majorité du réchauffement observé au cours des
cinquante ans passés est due probablement à l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre résultant des activités humaines. [Q9.8]

Changements climatiques et attribution

Ampleur et caractère de la variabilité naturelle du climat. [Q9.8]

Forçages climatiques dus aux facteurs naturels et aux
aérosols anthropiques (effets indirects, principalement). [Q9.8]

Liens entre les tendances régionales et les changements climatiques anthropiques. [Q9.8 & Q9.22]

Il est pratiquement certain que l’augmentation des concentrations de CO2 au cours du XXIe siècle sera due aux émissions de combustibles fossiles (Figure SPM-10a). [Q9.11]

La stabilisation des concentrations atmosphériques de CO2 à 450, 650 ou 1 000 ppm exigera une réduction des émissions de CO2 anthropiques mondiales au dessous des niveaux de 1990 en l’espace de quelques décennies, d’un ou de deux siècles environ, respectivement, suivi d’une réduction continue jusqu’à un faible pourcentage des émissions actuelles. Les émissions devraient culminer en une ou deux décennies (450 ppm) et environ un siècle (1 000 ppm) à compter des valeurs actuelles. [Q9.30]

Pour la plupart des scénarios du RSSE, les émissions de SO2 (précurseur des aérosols sulfatés) sont inférieures en 2100 par rapport à 2000. [Q9.10]

Émissions et concentrations futures des gaz à effet de serre et aérosols basées sur des modèles et des projections avec scénarios du RSSE et scénarios de stabilisation

Hypothèses sous-jacentes au large éventailb de scénarios d’émissions du RSSE concernant la croissance économique, l’évolution technologique, l’évolution démographique et les structures de gouvernance (à l’origine des plus importantes incertitudes dans les projections). Scénarios d’émissions inappropriés pour les précurseurs de l’ozone et des aérosols). [Q9.10]

Facteurs de la modélisation du cycle du carbone, y compris les effets des rétroactions climatiquesb.[Q9.10]

Très probablement, la température moyenne mondiale à la surface au cours du XXIe siècle augmentera à un rythme sans précédent pendant les 10 000 ans passés (Figure SPM-10b). [Q9.13]

Très probablement, la quasi totalité des zones terrestres se réchaufferont plus que la moyenne mondiale, avec augmentation du nombre de jours chauds et de vagues de chaleur et diminution du nombre de jours froids et de vagues de froid. [Q9.13]

Le niveau de la mer s’élèvera au cours du XXIe siècle et cette élévation se poursuivra pendant des siècles. [Q9.15]

Les cycles hydrologiques seront plus intenses. Il y aura très probablement une augmentation des précipitations moyennes mondiales, et les précipitations seront plus intenses sur un grand nombre de régions. [Q9.14]

Augmentation probable de la sécheresse estivale et des risques associés de sécheresse sur les zones intérieures continentales à moyenne latitude. [Q9.14]

Futurs changements climatiques à l’échelle régionale et mondiale basés sur des projections de modèles avec scénarios du RSSE

Hypothèses associées à un large éventailc de scénarios du RSSE, comme précédemment. [Q9.10]

Facteurs associés aux projections de modèlesc, en particulier sensibilité du climat, forçage du climat et rétroactions, en particulier à propos de la vapeur d’eau, des nuages et des aérosols (y compris les effets indirects des aérosols). [Q9.16]

Compréhension de la distribution théorique associée aux projections des températures et du niveau de la mer. [Q9.16]

Mécanismes, quantifications, échelles temporelles et probabilités associés aux changements brupts/nonlinéaires à grande échelle (circulation thermohaline océanique, par exemple). [Q9.16]

Capacités des modèles aux échelles régionales (précipitations notamment) donnant lieu à des projections contradictoires et des difficultés quant à la quantification aux échelles locales et régionales. [Q9.16]

Les changements climatiques prévus auront des effets bénéfiques et néfastes sur les systèmes environnementaux et socio-économiques, mais plus les changements et leur rythme seront grands, plus les effets néfastes prédomineront. [Q9.17]

Les effets néfastes des changements climatiques s’exerceront de façon disproportionnée sur les pays en développement et les pauvres de ces pays. [Q9.20]

Les écosystèmes et les espèces sont vulnérables aux
changements climatiques et autres contraintes (comme le montrent les effets observés de récentes variations de températures locales) et certains seront endommagés ou détruits irréversiblement. [Q9.19]

A certaines moyennes et hautes latitudes, la productivité végétale (arbres et certaines cultures agricoles) pourrait augmenter dans le cas de faibles augmentations de température. La productivité végétale devrait diminuer dans la plupart des régions du monde dans le cas d’un
réchauffement supérieur à quelques (« a few ») °C. [Q9.18]

De nombreux systèmes physiques sont vulnérables aux changements climatiques (par exemple, les effets des ondes de tempête côtières seront exacerbés par l’élévation du niveau de la mer, et les glaciers et le pergélisol continueront de régresser). [Q9.18]

Incidences régionales et mondiales des changements climatiques moyens et extrêmes

Fiabilité des données locales ou régionales dans les projections de changements climatiques, en particulier pour les extrêmes climatiques. [Q9.22]

Évaluation et prévision de la réponse des systèmes écologiques, sociaux (effets des maladies à transmission vectorielle et maladies d’origine hydrique, par exemple) et économiques face à l’effet cumulé des changements climatiques et autres contraintes, telles que les changements de l’affectation des terres, la pollution locale, etc. [Q9.22]

Identification, quantification et évaluation des dommages associés aux changements climatiques. [Q9.16, Q9.22 & Q9.26]

Les mesures de réduction (atténuation) des émissions de gaz à effet de serre diminueraient les pressions sur les systèmes naturels et humains dues aux changements climatiques. [Q9.28]

Les coûts de l’atténuation varient selon les régions et les secteurs. Il existe d’importantes possibilités technologiques et autres qui permettraient de réduire ces coûts. Des échanges des droits d’émission efficaces diminueraient également les coûts pour les participants à ces échanges. . [Q9.31 & Q9.35-36]

Les contrôles des émissions pour les pays visés à l’Annexe I ont des effets « de réaction en chaîne » bien établis, mais divers, sur les pays non visés à l’Annexe I. [Q9.32]

Face aux changements climatiques, les réponses d’atténuation nationales peuvent être plus efficaces si elles sont mises en œuvre dans le cadre d’un ensemble de politiques visant à limiter ou réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre. [Q9.35]

Potentiellement, l’adaptation peut diminuer les effets néfastes des changements climatiques et peut souvent entraîner des bénéfices accessoires immédiats, sans toutefois prévenir la totalité des dommages. [Q9.24]

L’adaptation peut être complémentaire à l’atténuation dans le cadre d’une stratégie rentable de réduction des risques des changements climatiques ; conjointement, elles peuvent contribuer à la réalisation d’objectifs de développement durable. [Q9.40]

L’inertie au sein des systèmes climatiques, écologiques et socio-économiques en interaction est une cause importante de l’effet positif de mesures d’adaptation et ’atténuation anticipées. [Q9.39]

Futurs changements climatiques à l’échelle régionale et mondiale basés sur des projections de modèles avec scénarios du RSSE

Compréhension des interactions entre les changements climatiques et d’autres problèmes environnementaux et des implications socioéconomiques connexes. [Q9.40]

Futur prix de l’énergie, et coût et disponibilité des technologies à faibles émissions. [Q9.33-34]

Identification des moyens pour éliminer les obstacles qui empêchent l’adoption de technologies à faibles émissions, et estimation des coûts pour surmonter ces obstacles. [Q9.35]

Quantification des coûts des mesures d’atténuation non planifiées avec effets à court terme soudains. [Q9.38]

Quantification des estimations des coûts générés par différentes méthodes (ascendante/descendante, par exemple), y compris les bénéfices accessoires, l’évolution technologique, et les effets sur les secteurs et les régions. [Q9.35]

Quantification des coûts d’adaptation. [Q9.25]

a. Dans le présent rapport, on entend par conclusion robuste au sujet des changements climatiques un résultat qui reste valable avec
diverses approches, méthodes, modèles et hypothèses, et sur lequel les incertitudes seront relativement sans effet. Dans ce contexte, on entend par incertitudes clés des incertitudes qui, si elles sont réduites, peuvent donner lieu à de nouvelles conclusions robustes à propos des questions du présent rapport. Ce tableau fournit des exemples et n’est pas une liste exhaustive.
b. La prise en compte des incertitudes ci-dessus conduit à une fourchette de concentrations de CO2 en 2100 entre 490 et 1 260 ppm environ.
c. La prise en compte des incertitudes ci-dessus conduit à une fourchette de 1,4 à 5,8°C (Figure SPM-10b) pour l’augmentation de température moyenne mondiale à la surface, 1900–2100, et une élévation moyenne du niveau de la mer mondial de 0,09 à 0,88 m.

 
   

Figure RID–10a : Concentrations atmosphériques de CO2 entre 1000 et 2000 obtenues à partir des données des carottes glaciaires et des mesures atmosphériques directes au cours des quelques dernières décennies. Les projections des concentrations de CO2 pour la période 2000 à 2100 sont basées sur les six scénarios d’illustration du RSSE et IS92a (pour une comparaison avec le DRE).Q9 Figure 9-1a

 

Figure RID–10b : Variations de la température à la surface de la terre: période 1000-2100. Les variations des températures moyennes à la surface de l’hémisphère Nord pour la période 1000–1860 sont représentées (des données correspondantes pour l’hémisphère Sud ne sont pas disponibles) reconstituées à partir de données indirectes (cernes d’arbres, coraux, carottes glaciaires et données historiques). La ligne indique la moyenne de cinquante ans, la partie grise la limite de confiance de 95 % dans les données annuelles. De 1860 à 2000, les variations des observations des températures moyennes mondiales et annuelles à la surface obtenues par relevé instrumental sont indiquées ; la ligne représente la moyenne décennale. De 2000 à 2100, les projections des températures moyennes mondiales à la surface sont indiquées pour les six scénarios d’illustration du RSSE et IS92a utilisant un modèle avec une sensibilité du climat moyenne. La partie grise intitulée «plusieurs modèles totalité de l’enveloppe RSSE » représente la fourchette de résultats obtenus avec l’ensemble complet des 35 scénarios du RSSE en plus de ceux obtenus à partir de modèles avec des sensibilités du climat différentes.

 


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