Bilan 2001 des changements climatiques :
Rapport de synthèse
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Figure 3–4 : Le niveau de la mer au rivage est déterminé par de nombreux facteurs dans l’environnement mondial qui entrent en jeu sur des échelles temporelles extrêmement variables, depuis des heures (marées) jusqu’à des millions d’années (modifications des bassins océaniques dues à la structure géologique et à la sédimentation). Sur une échelle temporelle située entre des décennies et des siècles, certains des facteurs les plus importants influant sur le niveau moyen de la mer sont liés au climat et à l’évolution climatique.
GTI TRE Encadré RT-2
 


Santé


 
3.17

Dans l’ensemble, les changements climatiques devraient accroître les risques pour la santé, en particulier pour les populations à faibles revenus, surtout dans les régions tropicales/subtropicales. Les changements climatiques peuvent influer sur la santé de diverses façons, notamment directement (diminution du stress dû au froid dans les pays tempérés, mais augmentation du stress dû à la chaleur, pertes de vies humaines au cours d’inondations et de tempêtes), et indirectement suite à la modification des vecteurs de maladies (moustiques, par exemple), des pathogènes hydriques, de la qualité de l’eau et de l’air et de la disponibilité et de la qualité des denrées alimentaires (diminution de la teneur protidique de certaines céréales), déplacements de populations, et perturbations économiques (confiance moyenne à élevée). Certains effets pourront être bénéfiques (diminution du stress dû au froid, et diminution de la transmission des maladies dans certains cas), mais l’effet prédominant devrait être néfaste (voir Tableau 3–1). Les incidences réelles sur la santé dépendront surtout des conditions environnementales locales et du contexte socioéconomique, et pour chaque incidence néfaste sur la santé prévue, il existe des mesures d’adaptation sociales, institutionnelles, technologiques et comportementales pour atténuer cette incidence. Les mesures d’adaptation pourraient inclure, par exemple, le renforcement de l’infrastructure sanitaire publique, une gestion environnementale axée sur la santé (y compris la qualité de l’air et de l’eau, la sécurité alimentaire, la conception des logements et des zones urbaines, et la gestion des eaux de surface), et des structures médicales appropriées.

GTII TRE Sections 5.3, 9.1, 9.5, & 9.11
 


Biodiversité et productivité des écosystèmes

 
3.18

Les changements climatiques et l’élévation du niveau de la mer modifieront la biodiversité des écosystèmes, et, pour certaines espèces vulnérables, le risque d’extinction sera accru (confiance élevée). On prévoit une augmentation des perturbations importantes des écosystèmes, dues, par exemple, aux incendies, sécheresses, infestations parasitaires, invasions d’espèces, tempêtes et au blanchissement corallien (voir Tableau 3–2). Lorsqu’elles s’ajoutent aux autres contraintes sur les écosystèmes (changement d’affectation des terres, dégradation des terres, récoltes et pollution) les contraintes dues aux changements climatiques risquent d’endommager gravement des systèmes uniques ou de contribuer à leur disparition et à l’extinction d’espèces menacées. Les récifs coralliens et les atolls, les mangroves, les forêts boréales et tropicales, les écosystèmes polaires et alpins, les prairies humides, et les prairies naturelles figurent parmi les systèmes menacés par les changements climatiques. Dans certains cas, les écosystèmes menacés sont ceux qui pourraient atténuer certains effets des changements climatiques (systèmes côtiers qui subissent de front l’assaut des tempêtes, par exemple). Parmi les méthodes d’adaptation susceptibles de réduire l’appauvrissement de la biodiversité, on peut citer la création de refuges, de parcs et réserves naturelles avec couloirs de circulation pour les migrations d’espèces, ainsi que l’élevage en captivité et translocation des espèces.

GTII TRE Sections 5.2.3, 5.4.1, 16.2, 17.2, & 19.3.2-3
 
Tableau 3–1 Conséquences des changements climatiques sur la santé, en l’absence de mesures d’intervention climatiques.
  2025 2050 2100
Concentration de CO2a
405–460 ppm 445–640 ppm 540–970 ppm

Variations de température mondiale moyenne depuis 1990b

0.4–1.1°C 0.8–2.6°C 1.4–5.8°C

Élévation moyenne mondiale du niveau de la mer depuis 1990b

3–14 cm 5–32 cm 9–88 cm
Effets sur la santéc
Stress dû à la chaleur et mortalité hivernale
[TRE GTII Section 9.4]


Augmentation des décès et maladies liés à la chaleur (confiance élevéed). Diminution de la mortalité hivernale dans certaines régions tempérées (confiance élevéed). Amplification des effets du stress thermique (confiance élevéed). Amplification des effets du stress thermique (confiance élevéed).
Maladies à transmission vectorielle et maladies d’origine hydrique [TRE GTII Section 9.7]

  Extension des zones à risques de transmission du paludisme et de la dengue (confiance moyenne à élevéed). Extension des zones à risques de transmission (confiance moyenne à élevéed)
Inondations et tempêtes [TRE GTII Sections 3.8.5 & 9.5]


Augmentation des décès, blessures et infections associés aux conditions climatiques extrêmes (confiance moyenned). Augmentations plus importantes des décès, blessures et infections (confiance moyenned). Augmentations plus importantes des décès, blessures et infections (confiance moyenned).
Nutrition [TRE GTII Sections 5.3.6 & 9.9]


Les populations déshéritées sont vulnérables à des risques accrus de famine, mais l’état des connaissances à ce sujet est très incomplet. Les populations déshéritées restent vulnérables à des risques accrus de famine. Les populations déshéritées restent vulnérables à des risques accrus de famine.

a. Les fourchettes de concentrations de CO2 indiquées sont estimées à l’aide de modèles de cycle rapide du carbone pour les six scénarios d’illustration du RSSE et correspondent aux valeurs minimales et maximales estimées à l’aide d’un modèle de cycle rapide du carbone pour les trente-cinq projections d’émissions de gaz à effet de serre du RSSE (voir TRE GTI Section 3.7.3).
b. Les fourchettes indiquées pour les variations de température moyenne mondiale et l’élévation moyenne mondiale du niveau de la mer correspondent aux valeurs minimales et maximales estimées à l’aide d’un modèle climatique simple pour les trente-cinq projections d’émissions de gaz à effet de serre et émissions de SO2 du RSSE (voir TRE GTI Sections 9.3.3 et 11.5.1).
c. Les états récapitulatifs sur les effets des changements climatiques en 2025, 2050, et 2100 sont déduits de l’évaluation par le Groupe de travail II d’études examinant les incidences de scénarios autres que les prévisions du RSSE, car les études qui utilisent les prévisions du RSSE n’ont pas encore été publiées. Les estimations des incidences des changements climatiques varient selon les régions et sont extrêmement sensibles aux estimations des profils régionaux et saisonniers des variations de températures et de précipitations, des variations de la fréquence ou de l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, et du rythme des changements. Ces estimations sont également extrêmement sensibles aux hypothèses concernant les caractéristiques des sociétés futures et l’étendue et l’efficacité des futures adaptations aux changements climatiques. En conséquence, les états récapitulatifs sur les incidences des changements climatiques en 2025, 2050, et 2100 doivent être nécessairement généraux et qualitatifs. Les états figurant dans le Tableau sont considérés comme valables pour un large éventail de scénarios. On notera toutefois que peu d’études ont examiné les effets des changements climatiques qui résulteraient d’une élévation de la température mondiale à proximité de la partie supérieure de la fourchette indiquée pour 2100.
d. Les estimations de confiance utilisent l’échelle suivante : très élevée (95 % ou plus), élevée (67 à 95 %), moyenne (33–67 %), faible (5 à 33 %), et très faible (5 % ou moins). Voir TRE GTII Encadré 1–1.

 


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