Bilan 2001 des changements climatiques :
Mesures d'atténuation

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Tableau TS 2 : Options technologiques, obstacles, possibilitéset répercussions sur divers secteurs
Options technologiques
Obstacles et possibilités
Implications des politiques d’atténuation sur les secteurs
Edifices, maisons familiales et services : Il existe des centaines de techniques et de mesures à même d’améliorer le rendement énergétique des appareils électroménagers et des équipements de même que des structures des édifices dans toutes les régions du monde. On estime qu’il est possible de réduire de 325 MtC les émissions de CO2 des édifices résidentiels en 2010 dans les pays développés et les PET moyennant des coûts oscillant entre - 250 $US/tC et - 150 $US/tC, et de 125 MtC dans les pays en développement moyennant des coûts allant de - 250 $US/tC à 50 $US/tC. De même, les émissions de CO2 des édifices commerciaux en 2010 peuvent être réduites de 185 MtC dans les pays industrialisés et les PET à des coûts oscillant entre - 400 $US/tC et - 250 $US/tC et de 80 MtC dans les pays en développement moyennant des coûts allant de - 400 $US/tC à 0 $US/tC. Ces économies représentent près de 30 % des émissions de CO2 des édifices en 2010 et 2020 par rapport à un scénario central comme le scénario “marqueur” B2 du SRES.

Obstacles : Dans les pays développés, une structure de marché qui n’est pas propice à une meilleure efficacité énergétique, des incitatifs inopportuns et un manque d’information; et dans les pays en développement, l’absence de financement et de compétences, un manque d’information, des us et coutumes traditionnels et l’établissement des prix administré.

Possibilités : L’élaboration de meilleures méthodes de commercialisation et l’acquisition de compétences, un marketing axé sur l’information, des programmes et des normes volontaires permettent de surmonter les obstacles dans les pays développés. Dans le monde en développement, il faut des possibilités de crédit abordables, renforcer les capacités, sensibiliser les consommateurs et constituer une base d’informations, élaborer des normes, inciter au renforcement des capacités et déréglementer le secteur de l’énergie.





Industries de service : Beaucoup enregistreront des gains de production et d’emploi en fonction de la façon dont sont mises en œuvre les politiques d’atténuation, même si en général les hausses devraient être infimes et diffuses.

Foyers familiaux et secteur non structuré : L’impact des mesures d’atténuation sur les foyers résulte directement des changements qui se produisent dans la technologie et les prix de la consommation d’énergie par les ménages et indirectement des effets macro-économiques sur le revenu et l’emploi. Un avantage accessoire important réside dans l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et extérieur, surtout dans les pays en développement et dans les villes du monde entier.

Transports : La technologie des véhicules légers dans le secteur des transports a progressé plus rapidement que ce que prévoyait le DRE, grâce aux activités de R&D internationales. Les véhicules hybrides ont déjà fait leur apparition sur le marché et la plupart des plus gros constructeurs ont déjà annoncé la mise en marché de véhicules à pile à combustible d’ici 2003. Les incidences de l’amélioration du rendement énergétique sur l’atténuation des GES seront réduites dans une certaine mesure par l’effet de rebond, à moins que celui-ci ne soit contrecarré par des politiques qui augmentent de manière efficace le prix des carburants ou des voyages. Dans les pays où le prix du carburant est élevé, comme en Europe, l’effet de rebond pourrait atteindre 40 %; dans les pays où le prix du carburant est bas, comme aux Etats-Unis, l’effet de rebond ne devrait pas dépasser 20 %. Si l’on tient compte des effets de rebond, on constate que les mesures technologiques peuvent réduire les émissions de GES de 5 % à 15 % d’ici 2010 et de 15 % à 35 % d’ici 2020, par rapport à un scénario de base de croissance continue.

Obstacles : Les risques encourus par les fabricants de matériels de transport représentent un obstacle de taille à l’adoption plus rapide de techniques à bon rendement énergétique dans le secteur des transports. Pour nettement améliorer le rendement énergétique, il faut reprendre la conception des véhicules à zéro, en plus d’investir des milliards de dollars dans de nouvelles usines de production. En revanche, la valeur d’un meilleur rendement pour les clients réside dans la différence entre la valeur actuelle des économies de carburant et l’augmentation du prix d’achat, qui, en valeur nette, peut souvent être une quantité infime. Même si les marchés des véhicules de transport sont dominés par un très petit nombre d’entreprises au sens technique, ils sont néanmoins éminemment concurrentiels au sens où les erreurs stratégiques peuvent s’avérer très coûteuses. Enfin, des avantages d’un meilleur rendement énergétique se manifestent sous la forme d’avantages sociaux plutôt que privés. C’est pour toutes ces raisons que les risques encourus par les fabricants face à des changements technologiques radicaux visant à améliorer le rendement énergétique l’emportent généralement sur les avantages directs du marché. Les investissements publics et privés colossaux qu’il faut engager dans les infrastructures de transport et un milieu bâti adapté aux véhicules automobiles constituent des obstacles de taille à l’évolution de la structure modale des transports dans bien des pays.

Possibilités : Les technologies de l’information entraînent de nouvelles possibilités d’établir le prix de certains des coûts extérieurs des transports, depuis les embouteillages jusqu’à la pollution de l’environnement. L’adoption d’une tarification plus efficace peut davantage motiver le rendement énergétique des équipements et de la structure modale. Les facteurs qui entravent l’adoption de technologies à bon rendement énergétique sur les marchés des véhicules de transport entraînent des conditions dans lesquelles la réglementation du rendement énergétique, qu’elle soit volontaire ou obligatoire, peut être efficace. Une réglementation bien formulée supprime une bonne part des risques qui se rattachent à des changements technologiques radicaux, étant donné que tous les concurrents sont soumis aux même règlements. Toutes les études, l’une après l’autre, ont démontré l’existence de technologies capables de réduire l’intensité des émissions de carbone des véhicules de jusqu’à 50 % ou, à plus long terme, de 100 %, et de manière à peu près rentable. Enfin, l’intensité des activités de R&D au sujet des véhicules routiers légers a accompli des progrès spectaculaires dans les technologies des transmissions hybrides et des piles à combustible. Des efforts analogues doivent être déployés dans les domaines des technologies liées au transport routier de marchandises, au transport aérien, ferroviaire et maritime, ce qui risque d’avoir des retombées fort intéressantes.

Transports : L’augmentation de la demande de transport devrait persister, et ne subir que l’influence limitée des politiques d’atténuation des GES. A court et à moyen terme, il n’existe que des possibilités limitées de remplacer les carburants à base de combustibles fossiles. La conséquence principale des politiques d’atténuation sera d’améliorer le rendement énergétique dans tous les moyens de transport.
Industrie : L’amélioration du rendement énergétique est la principale option de réduction des émissions dans le secteur industriel. Particulièrement dans les pays industrialisés, on a déjà beaucoup fait pour améliorer le rendement énergétique, même s’il reste de possibilités d’autres réductions. Des réductions de 300- 500 MtC/an et de 700-1100 MtC/an sont réalisables respectivement d’ici 2010 et 2020, par rapport à un scénario comme le B2 du SRES. La plus grande partie de ces options est assortie de coûts négatifs nets. Les émissions industrielles de gaz autres que le CO2 sont généralement relativement faibles et peuvent être réduites de plus de 85 %, moyennant, dans la plupart des cas, des coûts modérés ou parfois même négatifs.

Obstacles : L’absence d’établissement des prix à partir du coût complet, la contribution relativement faible de l’énergie aux coûts de production, le manque d’information de la part du consommateur et du fabricant, la disponibilité limitée de capitaux et de personnel qualifié sont les principaux obstacles à la pénétration des technologies d’atténuation dans le secteur industriel de tous les pays, mais surtout dans les pays en développement.

Possibilités : Une législation visant à calmer les préoccupations environnementales locales; des accords volontaires, surtout s’ils sont complétés par les efforts des gouvernements; et des subventions directes et des crédits d’impôt sont des méthodes qui ont permis de surmonter les obstacles ci-dessus. La réglementation, notamment les normes, et de meilleures techniques de commercialisation sont des méthodes qui conviennent particulièrement bien aux industries légères.

Industrie : Les mesures d’atténuation devraient entraîner des changements structurels dans le secteur manufacturier dans les pays figurant à l’annexe 1 (partiellement en raison de l’évolution de la demande des consommateurs privés), les retombées les plus intéressantes concernant les secteurs qui fournissent des équipements sobres en énergie et des techniques à faible teneur en carbone tandis que les secteurs à forte intensité énergétique devront remplacer leurs carburants, adopter de nouvelles technologies ou augmenter leurs prix. Toutefois, les effets de rebond risquent d’aboutir à des résultats négatifs imprévus.

Changement d’utilisation des terres et foresterie : Il existe trois façons fondamentales dont l’utilisation ou l’aménagement des terres peuvent atténuer les augmentations de CO2 dans l’atmosphère : la protection, le piégeage et la substitutiona. Ces options affichent des régimes temporels différents; en conséquence, le choix des options et leur éventuelle efficacité dépend de l’échéancier cible de même que de la productivité in situ et des perturbations antérieures. Le DRE a évalué que, mondialement, ces mesures pouvaient réduire le carbone atmosphérique de 83 GtC à 131 GtC en 2050 (entre 60 GtC et 87 GtC dans les forêts et entre 23 GtC et 44 GtC dans les sols agricoles). Les études publiées depuis n’ont pas vraiment révisé ces estimations. Les coûts des pratiques d’aménagement des terres sont très faibles par rapport à d’autres options, et oscillent entre 0 $US/tC (scénarios gagnants-gagnants) et 12 $US/tC.

Obstacles : Parmi les obstacles à l’atténuation dans le changement d’utilisation des terres et la foresterie, il faut mentionner le manque de fonds et les limites de la capacité de surveillance humaine et institutionnelle, les contraintes sociales comme les réserves alimentaires, les gens qui tirent leur subsistance de la forêt naturelle, les incitatifs au défrichage, les pressions démographiques et la transition aux pâturages pour répondre à la demande de viande. Dans les pays tropicaux, les activités forestières sont souvent régies par les Ministères nationaux des forêts, le rôle des collectivités locales et du secteur privé étant réduit à sa plus simple expression. Dans certaines parties du monde tropical, particulièrement en Afrique, la faiblesse de la productivité des récoltes et les demandes conflictuelles auxquelles sont soumises les forêts pour des cultures agricoles et du bois de chauffage ont toutes les chances de réduire les options d’atténuation. Possibilités : Dans l’utilisation des terres et la foresterie, il faut des incitatifs et des politiques pour réaliser le potentiel technique. Ceux-ci peuvent revêtir la forme de règlements, de mécanismes fiscaux et de subventions d’Etat, ou encore d’incitatifs économiques sous forme de paiements commerciaux pour piéger et stocker le carbone, comme le suggère le Protocole de Kyoto, ce qui dépendra de son adoption après la décision de la CdP. Les politiques d’atténuation des GES peuvent avoir de profondes conséquences sur l’utilisation des terres, surtout par le piégeage du carbone et la production de biocombustibles. Dans les pays tropicaux, l’adoption généralisée d’activités d’atténuation peut aboutir à la conservation de la biodiversité, à la création d’emplois en milieu rural et à la protection des bassins hydrographiques, ce qui contribue au développement durable. Pour y parvenir, il faut des changements institutionnels pour obtenir la participation des collectivités locales et de l’industrie, ce qui se traduit par une diminution du rôle de l’Etat dans l’aménagement des forêts.
Agriculture et gestion des déchets : Les intrants énergétiques augmentent de moins de 1 % par an à l’échelle mondiale, les plus fortes hausses survenant dans les pays hors OCDE, même s’ils ont diminué dans les PET. Il existe déjà plusieurs options de réduction des émissions de GES moyennant des investissements de -50 $US/tC à 150 $US/tC. Mentionnons notamment l’augmentation des stocks de carbone par la gestion des terres agricoles (125 MtC/an d’ici 2010); la réduction des émissions de CH4 résultant d’une meilleure gestion du bétail (> 30 MtC/an) et la culture du riz (7 MtC/an); le piégeage du carbone par les sols (50-100 MtC/an) et la diminution des émissions de N2O provenant des déchets animaux ainsi que l’application de mesures visant l’azote sont réalisables dans la plupart des régions, moyennant un transfert de technologies appropriés et du versement d’incitatifs aux agriculteurs pour qu’ils modifient leurs méthodes traditionnelles. Les cultures énergétiques visant à remplacer les combustibles fossiles offrent de bonnes perspectives si l’on arrive en à rendre les coûts plus concurrentiels et que les cultures sont produites de manière durable. L’amélioration de la gestion des déchets peut diminuer les émissions de GES de 200 MteqC en 2010 et de 320 MteqC en 2020, par rapport à des émissions de 240 MteqC en 1990.

Obstacles : Dans le secteur de l’agriculture et de la gestion des déchets, il faut mentionner le financement inadéquat des activités de R&D, l’absence de droits de propriété intellectuelle, la rareté des ressources humaines et institutionnelles nationales et le manque d’information dans les pays en développement, les contraintes d’adoption au niveau des exploitations agricoles, l’absence d’incitatifs et d’informations pour les agriculteurs dans les pays développés favorisant l’adoption de nouvelles techniques d’élevage (d’autres avantages sont nécessaires, et pas seulement d’une réduction des gaz à effet de serre).

Possibilités : L’élargissement des plans de crédit, le changement des priorités de recherche, l’établissement de liens institutionnels entre les pays, les échanges du carbone dans les sols et l’intégration des produits alimentaires, fibreux et énergétiques constituent des moyens de surmonter ces obstacles. Les mesures doivent être liées à l’adoption de méthodes de production durables.

Les cultures énergétiques offrent la possibilité de diversifier l’utilisation des terres là où les terres cultivées sont actuellement sous-utilisées pour la production d’aliments et de fibres et où l’eau est facilement disponible.

Energie : L’aménagement des forêts et des terres peut fournir toute une diversité de combustibles solides, liquides ou gazeux qui sont renouvelables et qui peuvent avantageusement remplacer les combustibles fossiles.

Matériaux : Les produits de la forêt et d’autres matériaux biologiques sont utilisés dans la construction, l’emballage, les papiers et dans quantités d’autres domaines et consomment souvent moins d’énergie que d’autres matériaux qui offrent le même type de service.

Agriculture/utilisation des terres : L’utilisation de vastes superficies au piégeage ou à la gestion du carbone peut compléter ou entrer en conflit avec d’autres exigences qui s’exercent sur les terres, comme l’agriculture. L’atténuation des GES aura un impact sur l’agriculture par un accroissement de la demande de production de biocombustibles dans bien des régions. La concurrence accrue pour les terres arables risque d’entraîner une hausse des prix des aliments et d’autres produits agricoles.

Gestion des déchets : Utilisation du méthane des décharges contrôlées et des couches de houille. L’utilisation du gaz de décharges contrôlées pour la production de chaleur et d’électricité augmente elle aussi. Dans plusieurs pays industrialisés et particulièrement en Europe et au Japon, les sources d’énergie renouvelables sont devenues plus efficaces et moins polluantes, grâce au recyclage du papier et des fibres ou à l’utilisation du papier-rebut comme biocombustible dans les sources d’énergie renouvelables.

Obstacles : On fait peu pour gérer les gaz de décharges contrôlées ou réduire les déchets sur les marchés à croissance rapide dans la majeure partie du monde en développement.

Possibilités : Des pays comme les Etats-Unis et l’Allemagne ont des politiques bien définies pour réduire les déchets producteurs de méthane et/ou des exigences pour utiliser le méthane des décharges contrôlées comme source d’énergie. Les coûts de récupération sont négatifs pour la moitié du méthane enfoui.

 
Secteur énergétique : Dans le secteur énergétique, il existe des possibilités à la fois d’augmenter le rendement de conversion et la consommation de sources d’énergie primaire en réduisant les émissions de GES par unité d’énergie produite, grâce au piégeage du carbone et à la réduction des transferts de GES. Les options gagnantes-gagnantes comme la récupération du méthane dans la couche de houille et l’amélioration du rendement énergétique dans les centrales alimentées au charbon et au gaz, de même que la coproduction de chaleur et d’électricité peuvent contribuer à réduire les émissions. Dans le contexte du développement économique continu, les hausses de rendement à elles seules ne suffiront pas à limiter les émissions de GES du secteur énergétique. Parmi les options visant à réduire les émissions par unité d’énergie produite, il faut mentionner les nouvelles sources d’énergie renouvelables, qui affichent une forte croissance, mais qui représentent toujours moins de 1 % de l’énergie produite à l’échelle mondiale. Des techniques pour piéger et éliminer le CO2 en vue de produire de l’énergie “propre” ont été proposées et pourraient contribuer à nettement réduire les émissions à des coûts concurrentiels par rapport aux sources d’énergie renouvelables, même s’il reste beaucoup de recherches à faire sur la faisabilité et les éventuelles incidences sur l’environnement de ces méthodes afin de déterminer leur application et leur usage. L’énergie nucléaire et, dans certains secteurs, l’hydroélectricité à grande échelle pourraient apporter une contribution appréciable, mais se heurtent à des problèmes de coût et d’acceptabilité. Les piles à combustible qui commencent à apparaître devraient offrir de nouvelles possibilités d’augmenter le rendement moyen de conversion énergétique dans les décennies à venir.

Obstacles : Les principaux obstacles sont la capacité humaine et institutionnelle, l’imperfection des marchés financiers qui dissuadent les investissements dans les petits systèmes décentralisés, des taux de rendement des investissements plus incertains, des tarifs douaniers élevés, le manque d’information et l’absence de droits de propriété intellectuelle pour les technologies d’atténuation. Pour les sources d’énergie renouvelables, les coûts élevés de démarrage, l’absence d’accès à des capitaux et les subventions octroyées aux combustibles fossiles sont les principaux obstacles.

Possibilités : Parmi les possibilités dans les pays en développement, il faut mentionner la promotion de progrès phénoménaux dans les technologies de l’offre et de la demande énergétique, la facilitation du transfert de technologie par la création d’un environnement habilitant, le renforcement des capacités et des mécanismes adaptés au transfert de technologies énergétiques propres et efficaces. L’établissement du prix à partir du coût complet et les systèmes d’information offrent des possibilités dans les pays développés. Les avantages accessoires qui se rattachent à l’amélioration des technologies et à la diminution de la production et de la consommation de combustibles fossiles peuvent être appréciables.

Charbon : Il y a de fortes chances pour que la production et l’utilisation du charbon, de même que les emplois qui s’y rattachent, diminuent en raison des politiques d’atténuation des gaz à effet de serre, par rapport aux projections des approvisionnements énergétiques en l’absence d’autres politiques relatives au climat. Toutefois, les coûts d’ajustement seront nettement inférieurs si les politiques visant une nouvelle production de charbon favorisent également les technologies propres du charbon.

Pétrole : Il y a des chances pour que les politiques d’atténuation mondiales débouchent sur une diminution de la production et du commerce du pétrole, les exportateurs d’énergie s’exposant à une baisse de leur revenu réel par rapport à la situation qui prévaudrait sans politiques de ce type. L’effet sur les prix mondiaux du pétrole de la réalisation des objectifs de Kyoto risque cependant d’être moins grave que ce que prévoient beaucoup de modèles, en raison de la possibilité d’inclure les gaz autres que le CO2 et des mécanismes flexibles permettant d’atteindre la cible ne sont pas toujours inclus dans les modèles.

Gaz : Au cours des 20 prochaines années, les mesures d’atténuation risquent d’influer sur l’utilisation de gaz naturel de manière positive ou négative, selon la situation qui prévaudra à l’échelle régionale et locale. Dans les pays figurant à l’annexe 1, le remplacement du charbon ou du pétrole se fera au profit du gaz naturel et des sources d’énergie renouvelables pour la production d’électricité. Dans le cas des pays ne figurant pas à l’annexe 1, le potentiel de passer au gaz naturel est beaucoup plus élevé, même si la sûreté énergétique et la disponibilité de ressources intérieures sont des paramètres qui entrent en ligne de compte, surtout dans des pays comme la Chine et l’Inde qui ont de vastes réserves de charbon.

Sources d’énergie renouvelables : Les sources d’énergie renouvelables sont très diverses et l’impact des mesures d’atténuation dépendra des progrès technologiques. Cela variera d’une région à l’autre selon les ressources disponibles. Cependant, les mesures d’atténuation ont toutes les chances d’aboutir à un élargissement des marchés pour l’industrie des sources d’énergie renouvelables. Dans ce cas, les activités de R&D visant une baisse des coûts et un rendement amélioré ainsi qu’un afflux accru de crédits pour les sources d’énergie renouvelables pourraient bien aboutir à une généralisation de leur application et à une réduction des coûts.

Energie nucléaire : Le potentiel technique de l’énergie nucléaire à réduire les émissions de gaz à effet de serre est appréciable; la réalisation de ce potentiel dépendra des coûts relatifs, des facteurs politiques et de l’acceptation par le public.

Hydrocarbures halogénés : Les émissions de HFC augmentent alors que les HFC servent à remplacer certaines des substances qui appauvrissent la couche d’ozone qui sont en cours d’élimination progressive. Par rapport aux prévisions du SRES relatives aux HFC en 2010, on estime que les émissions pourraient être inférieures de 100 MteqC à des coûts inférieurs à 200 $US/teqC. Environ la moitié de la réduction prévue est un artifice résultant du fait que les valeurs de base du SRES sont plus élevées que le scénario de base ayant servi à la rédaction de ce rapport. Le reste pourra être réalisé par une réduction des émissions par confinement, récupération et recyclage des frigorigènes et par l’utilisation de fluides et de technologies de remplacement.

Obstacles : Incertitude qui entoure l’avenir de la politique sur les HFC par rapport au réchauffement de la planète et à l’appauvrissement de la couche d’ozone.

Possibilités : Exploitation des nouveaux progrès technologiques.

 
Géo-ingénierie : Pour ce qui est des possibilités d’atténuation dans les écosystèmes marins et la géo-ingénierieb, la connaissance que possède l’être humain des systèmes biophysiques et de bon nombre de paramètres éthiques, juridiques et d’équité est encore rudimentaire.

Obstacles : Dans le domaine de la géo-ingénierie, les risques de conséquences imprévues sont importants et il se peut même qu’il ne soit pas possible de régler la distribution régionale de la température et des précipitations.

Possibilités : Quelques recherches fondamentales semblent de mise.

Secteur n’existant pas encore : Sans objet.

a. “Protection” désigne des mesures actives dont le but est de maintenir et de préserver les réserves existantes de carbone, notamment celles liées aux végétaux, à la matière organique du sol et les produits tirés de l’écosystème (par exemple, empêcher la conversion des forêts tropicales à des fins agricoles et éviter le drainage des milieux humides). “Piégeage” désigne les mesures prises délibérément qui ont pour effet d’accroître les stocks de carbone au-delà des stocks existant déjà (par exemple, boisement, aménagement révisé des forêts, renforcement du stockage du carbone dans les produits ligneux et modification des systèmes de culture, notamment augmentation des cultures fourragères et diminution du travail du sol). “Substitution” désigne les pratiques qui ont pour effet de remplacer les combustibles fossiles ou les produits à forte intensité énergétique par des produits biologiques renouvelables de remplacement, ce qui évite les émissions de CO2 résultant de la combustion des combustibles fossiles.
b. La géo-ingénierie comporte des efforts visant à stabiliser le système climatique en gérant directement le bilan énergétique de la Terre, ce qui permet de surmonter l’effet de serre accru..




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