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Un scénario est une description vraisemblable, cohérente et intrinsèquement homogène d’un état futur du globe. On en a couramment besoin dans les évaluations de l’incidence des changements climatiques, des mesures d’adaptation et de la vulnérabilité pour avoir des visions différentes des conditions susceptibles d’influer sur un système ou sur une activité. On distingue les scénarios climatiques, qui décrivent le facteur de forçage qui intéresse au premier chef le GIEC, et les scénarios non climatiques, qui définissent le contexte socio-économique et environnemental dans lequel ce forçage survient. La plupart des évaluations des incidences des changements climatiques se base sur les résultats de modèles d’impact qui reçoivent en entrée les données de scénarios climatiques et non climatiques. [3.1.1, encadré 3-1]
Les scénarios non climatiques qui décrivent les changements à venir dans les conditions socio-économiques, l’environnement et l’utilisation des terres sont utiles pour déterminer la sensibilité des systèmes, leur vulnérabilité et leur capacité d’adaptation. Ces scénarios n’ont été adoptés que depuis peu dans les évaluations d’incidence, parallèlement aux scénarios climatiques.
Scénarios des conditions socio-économiques. Ils ont davantage servi à établir les projections des émissions de gaz à effet de serre qu’à évaluer la vulnérabilité et la capacité d’adaptation face au climat. La plupart cernent plusieurs sujets ou domaines, comme la population ou l’activité économique, ainsi que des facteurs contextuels comme la structure des pouvoirs publics, les valeurs sociales et les voies du développement technologique. Les scénarios permettent d’établir la vulnérabilité socio-économique de référence, avant les changements climatiques, de déterminer l’incidence des changements climatiques et d’évaluer la vulnérabilité après l’adaptation. [3.2]
Scénarios des changements d’affectation et de couverture des terres. Ils concernent plusieurs processus essentiels pour estimer les changements climatiques et leur impact. Premièrement, l’utilisation et la couverture des terres influent sur les flux de carbone et sur les émissions de gaz à effet de serre, qui ont un impact direct sur la composition de l’atmosphère et les propriétés du forçage radiatif. Deuxièmement, ces deux paramètres modifient les caractéristiques de la surface de la terre, et indirectement, les processus climatiques. Troisièmement, l’évolution et la conversion de la couverture des terres peuvent altérer les propriétés des écosystèmes et leur vulnérabilité face aux changements climatiques. Enfin, plusieurs options et stratégies d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre concernent la couverture et le changement d’affectation des terres. Une grande variété de scénarios des changements d’affectation et de couverture des terres ont été élaborés. La plupart ne traitent pas expressément des changements climatiques, ils sont plutôt axés sur des questions telles que la sécurité alimentaire ou le cycle du carbone. Depuis le SAR, on a beaucoup progressé dans la définition des configurations passées et présentes d’utilisation et de couverture des terres, ainsi que dans l’estimation des scénarios futurs. Les modèles d’évaluation globale sont actuellement les meilleurs outils pour élaborer ces scénarios. [3.3.1, 3.3.2]
Scénarios concernant l’environnement. Ils s’attachent aux changements dans les facteurs environnementaux qui surviendront indépendamment de l’évolution du climat. Comme ces facteurs pourraient jouer un rôle important en modifiant l’incidence des changements climatiques futurs, on a besoin de scénarios qui décrivent les conditions environnementales possibles, par exemple la composition de l’atmosphère [dioxyde de carbone (CO2), ozone troposphérique, composés acidifiants, ultraviolets-B (UVB), etc.], les volumes, la consommation et la qualité de l’eau, la pollution marine. Outre les effets directs de l’enrichissement en CO2, les évaluations passées ont rarement étudié l’évolution des autres facteurs environnementaux parallèlement aux changements climatiques, même cette pratique s’étend avec l’apparition de l’évaluation globale. [3.4.1]
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